Le Manifeste de Bruxelles Nature

La protection de la nature en ville concerne toutes ses formes

En ville, la nature est multiforme : parcs, jardins et jardinets, forêt, squares, bermes centrales des avenues, allées arborées, cimetières, potagers, intérieurs d'îlots, plans d'eau, talus de chemin de fer, cours d'eau et leurs berges et sites naturels.

BRUXELLES NATURE s'intéresse à la conservation et à la protection de tous ces milieux tout en mettant la priorité sur les sites semi-naturels. L'action de BRUXELLES NATURE ne se limite pas à la protection des espaces verts existants. Il s'occupe aussi de prospective en défendant le projet d'une ville où l'élément naturel constitue une des composantes essentielles au même titre que le social, l'économique, le culturel, le logement ou les équipements.

Les espaces semi-naturels urbains ont une valeur plurifonctionnelle.

Ce ne sont pas des espaces "vides" destinés à être urbanisés.

"La nature, on ne l'hérite pas de ses parents, on l'emprunte à ses enfants".

Le patrimoine naturel doit être préservé pour les différentes qualités qu'il présente :

• Il préserve la diversité biologique. Le mode de vie actuel coupe l’individu de la nature. Préserver celle-ci, c'est lui permettre de la redécouvrir. Notre devoir est de la conserver pour les générations futures.

• Il contribue à la régulation de l'écosystème urbain. Le couvert végétal favorise la diminution des nuisances sonores. Il purifie l'atmosphère par filtration des poussières. Les espaces verts constituent des surfaces importantes d'évaporation dans la ville en même temps qu'ils offrent des possibilités de rétention pour les eaux. Ils jouent un rôle de tampon climatique contribuant ainsi à la ventilation de la ville et à la régénération de l'air que nous respirons.

• Il structure le paysage urbain et renforce l'esthétique de la ville. Les arbres d'alignement monumentalisent les avenues et les squares, ponctuent, agrémentent et sécurisent les carrefours ; les parcs et jardins valorisent les bâtiments, et les sites naturels articulent la ville. L'ensemble des éléments naturels confère à la ville un caractère paysager attrayant et essentiel.

• Il sert de support à des activités non contraignantes pour le milieu : promenade, photo, peinture, lecture, musique, jogging, etc. Son rôle social doit être préservé.

• Les espaces verts jouent un rôle antistress et constituent un faisceau de références spatio-temporelles essentielles en milieu urbain pour contribuer à l'épanouissement de chacun de ses habitants.

• La proximité de sites naturels dans la ville facilite grandement l'apprentissage des sciences naturelles. Pour le public, et plus particulièrement les jeunes, les espaces verts sont les supports rêvés pour la découverte du milieu.

• Les sites semi-naturels font partie de notre patrimoine culturel au même titre que les richesses architecturales de notre ville. La valeur scientifique des espaces semi-naturels doit être préservée pour le degré d'irremplaçabilité, de biodiversité, de rareté des espèces qui les composent et de spécificité des milieux. De plus, ceux-ci abritent la flore et la faune indigènes constituant les derniers témoignages du milieu d’origine, sur lequel s’est construit Bruxelles.

• Les espaces semi-naturels contribuent au maintien d'activités humaines traditionnelles telles que, par exemple, l'horticulture et l'agriculture de loisirs, le pâturage, la sylviculture, la cueillette et l'apiculture.

• Les espaces verts constituent les habitats de la flore et de la faune indigènes, ou assimilés.

La nature n'a pas de prix !

Les espaces verts ne constituent pas une valeur marchande. Quelle est d'ailleurs la valeur d'une promenade en forêt ? Le service rendu à la collectivité par le patrimoine naturel est un service rare, gratuit, de haute qualité et qui ne peut s'apprécier quantitativement. Il ne peut être question de rentabilité économique à son propos.

Le patrimoine naturel est à considérer sur le même pied d'égalité que le patrimoine historique ou architectural. Il n'y a pas de gradation à établir entre eux.

Nature et milieu urbain doivent s’intégrer harmonieusement

La nature rend la ville attractive.

Le remède à l'exode urbain ne réside pas dans la destruction des derniers espaces verts, notamment ceux de la périphérie. Au contraire. il se situe dans la conservation et le développement de ceux-ci avec priorité au développement de la nature dans les quartiers centraux très défavorisés.

La nature et l'industrialisation sont compatibles à condition de rationaliser les zonings, grands consommateurs d'espaces, et d'inviter le monde industriel à réoccuper les anciens sites industriels abandonnés.
Les intérieurs d'îlots restent, dans plusieurs secteurs de la Région Bruxelloise, les seuls espaces verts. Leur conservation et leur réhabilitation constituent une nécessité prioritaire
La nature est un élément très important de l'équilibre psychique des individus et par là, un facteur indispensable à l'harmonie pour la vie en société. Son efficacité sociale est considérable. L'utilisation des espaces verts pour une meilleure intégration sociale offre d'immenses possibilités pour l'avenir.

Une opportunité unique à Bruxelles :
les sites semi-naturels

La Région Bruxelloise a la chance de disposer de plus de 220 ha de zones de sites semi-naturels. Des sites prestigieux comme le Kauwberg, la Foresterie, le Scheutbos, le Val d’Or ou le Zavelenberg entre autres, doivent continuer à faire de Bruxelles une des capitales les plus vertes d'Europe.

Les pouvoirs publics doivent prendre les mesures nécessaires pour que l'ensemble des espaces semi-naturels dont la valeur écologique, sociale ou culturelle est reconnue, soient protégés et conservés.

Pour BRUXELLES NATURE, une simplification de la répartition des compétences et des gestionnaires est nécessaire pour mieux préserver le patrimoine naturel présentant actuellement une multitude de statuts.
Les décisions prises en matière de gestion du patrimoine naturel doivent être le résultat d'une concertation entre les différents acteurs intéressés : habitants du quartier, milieux associatifs, naturalistes, pouvoirs publics et administratifs.

​Les moyens de protéger la nature existent,
la volonté politique doit suivre

Il faut que les gestionnaires politiques bruxellois prennent conscience de l'existence et de l'importance du patrimoine naturel et mettent en oeuvre des moyens légaux appropriés pour le protéger.
Les pouvoirs publics ont à leur disposition un ensemble d'instruments techniques et juridiques qui doivent être utilisés pour assurer une meilleure protection aux espaces verts publics ou privés de la Région Bruxelloise (plan d'affectation du sol, classement, mise en réserve naturelle, statut Natura 2000, etc.).
S'il est exact que ces instruments ne sont sans doute pas tous adaptés au milieu urbain et n'ont pas intégré suffisamment la dimension écologique, ils n'en sont pas moins efficaces et applicables concrètement.

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BRUXELLES NATURE œuvre pour que soit reconnu le caractère écologique et plurifonctionnel de l’ensemble de notre patrimoine naturel et que lui soient appliquées des méthodes de gestion différenciée.

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La gestion différenciée implique que les aspects, écologique et naturel soient pris en compte pour l’ensemble des espaces verts, des plus naturels (réserves naturelles, friches, bois) aux plus artificiels (parcs publics, terrains de sport, gares, cimetières, …) sur le même pied que les autres aspects, économiques, sociaux, culturels. La gestion de la nature, actuellement sectorielle et cantonnée aux réserves naturelles, doit devenir transversale et s’appliquer, avec une intensité variable selon les contextes sociaux et l’affectation des sols, à tous les milieux susceptibles d’abriter de la faune et de la flore spontanées ( principe du maillage écologique). Ceci ne diminue en rien la nécessité de préserver des zones noyaux, affectées prioritairement à la conservation de la biodiversité et d’accessibilité au public limitée.

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BRUXELLES NATURE souhaite promouvoir en milieu urbain le principe des "coulées vertes". Ces couloirs de verdure englobant des sites naturels, des intérieurs d'îlots, des jardins, des potagers, des parcs, des allées arborées, des talus de chemin de fer, des cours d'eau et leurs berges, etc., constituent un réseau écologique de première importance pour conserver la biodiversité et la qualité biologique des espaces naturels bruxellois.

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Ce maillage, qui doit être préservé, est le garant de la conservation de la biodiversité, de la diversité du patrimoine génétique, de la conservation d'un patrimoine culturel et scientifique, d'un environnement et d'une qualité de vie appréciables, legs précieux aux générations futures.

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BRUXELLES NATURE, auteur de ce manifeste, regroupe la plupart des associations de protection du patrimoine naturel de la Région Bruxelloise.

Emanation directe des différents associations et comités de quartier, BRUXELLES NATURE sert de forum, de lieu de réflexion, de coordonnateur pour des actions communes.

BRUXELLES NATURE – BRUSSEL NATUUR
Chemin des Silex, 10, à 1170 Watermael-Boitsfort.